Après les 6 mois d'hiver à travailler aux Maldives, nous remettons Kuda Kuja à l'eau dans ce golfe de Porto-Vecchio aux multiples baies, ici et là.

Avant de monter au nord, on redescend vers le sud faire quelques jolies baies que nous n'avions pas fait l'été dernier comme celle qui se trouve ci-dessous.

Maintenant, cap au nord... A fond comme d'habitude.

Beaucoup de grands bateaux ne s'attardent guère sur la côte Est de la Corse entre Solenzara et Bastia car ce n'est qu'une sorte de très grande plage sans abri naturel pour mouiller l'ancre pour la nuit. Mais, pour nous petit bateau, il y a plein de rivières dans lesquelles nous pouvons entrer grâce à notre faible tirant d'eau.

Et là, nous nous retrouvons seuls au monde en plein mois de juillet en Corse, qui plus est, dans de l'eau douce cristalline comme la photo ci-dessous... Toujours tout nu.

Ou presque...Là, nous avons remonté au maximum le Fium Orbo et avons mis des vêtements car il faut qu'on aille faire des courses à pied à Ghisonaccia qui, d'après la carte, ne devrait pas être trop loin. En passant sur le pont routier du Fium Orbo, on voit une pancarte EDF qui interdit toute personne d'aller dans la rivière à cause des lâchés d'eau qui peuvent être fait à tout moment... On comprit mieux pourquoi nous étions seuls au monde... Bah, pour nous, ce n'est pas grave, on flotte...

Un peu après notre visite de Bastia, le moteur se met à "dérater" lorsqu'il tourne à plein régime. On continue au ralenti jusqu'au prochain port et découvrons le magnifique petit port d'Erbalunga. Je jette un oeil aux bougies. C'est OK. Je ne comprends pas !!!

Cela n'en a pas l'air, mais nous sommes là, dans la rivière "Aliso" du coté de St Florent en escale... technique... qui durera... 1 mois.
Eh oui, quelques minutes après avoir quitté Erbalunga le moteur se remet à dérater à plein régime. Petite escale à Macinaggio où je vais voir des mécanos qui me donnent des indices: Moteur trop chaud. Circuit de refroidissement probablement bouché. On me parle de déculasser et de gros frais. Aie, aie, ... Que faire... ??? Hors de question de rester dans le port de Macinaggio: Trop cher. Hors de question de rester au mouillage dehors dans des baies abritée de seulement certains vents avec un moteur à moitié démonté. La météo annonce pour bientôt quelques jours ventés. Bon bah, j'injecte quelques seringues de vinaigre blanc dans le circuit de refroidissement, j'enrichis le taux essence/air pour une combustion moins chaude et hop, on fonce (tout en croisant les doigts) tout autour du cap Corse pour se réfugier dans la rivière Aliso où je vais pouvoir prendre mon temps pour démonter et bichonner mon moteur. Durant cette navigation le moteur n'a pas fait un seul dératé et je lui faisais des bisous à notre arrivée à St Florent. Oui, je sais, c'est idiot mais c'est comme ça. Je profite de cette page pour dire un grand merci à Nathalie et Christophe, des habitants du coin, qui m'ont prêté quelques outils.

Au cours de notre longue escale technique dans l'Aliso, nous rencontrons cette petite chienne extrêmement intelligente et courageuse... Qui mérite 1 page entière, rien que pour elle. Cliquez sur la photo ci-dessous pour accéder à cette page.

Et voilà, j'ai réparé le moteur pour 3 francs 6 soux et nous voilà maintenant à Fiume santo.

Le sable blanc de Saleccia dans le désert des Agriates.

Kuda Kuja avec son feu de mouillage comme les "grands" dans l'anse de Malfalco.

Coucher de soleil à Ile Rousse.

Aaahhh, Algajola... Ce mignon petit village où j'y mangeais des pizzas quand j'étais gamin. Du coup, puisque la météo s'annonce clémente pour toute la nuit, nous ancrons en face du village en pleine mer et j'invite Kazuko au resto. Au menu, nous choisissons... Pizza.
Le lendemain matin, alors que nous allions partir, le patron de l'hôtel St Joseph nous crie de la terre, je vous offre le petit déjeuner afin que les poissons puissent vous manger le ventre plein... Un grand merci pour ce petit déjeuner qui fut incontestablement le plus copieux de la saison.

Là, nous passons tout le mois de septembre dans la magnifique baie de Calvi: Vacances tout simplement.
Calvi, c'est pour moi le lieu de mes premières bulles de plongeur à l'âge de 13 ans. C'est aussi le début de ma vie de moniteur de plongée et de mes toutes premières nuits à dormir sur un bateau.

Coucher de soleil sur Calvi, vu de la pointe de la Revellata.

Ci-dessous, l'histoire est moins drôle. Si vous regardez bien, vous remarquerez 15 points de suture.
Comment est-ce donc arrivé? Il était minuit, nous dormions dans notre bateau dans la baie de la pointe Spano, lorsque 3 mecs bourrés nagent jusqu'à notre bateau. Ils commencent à foutre le bordel, je n'ai nullement l'intention de les laisser faire, j'essaye d'en repousser 2 sur le coté tribord lorsque le 3eme monte dans mon dos sur bâbord...

Et là, je me prends un "pain" que je n'ai nullement vu venir. Je me retrouve dans les vapes, allongé dans le cockpit. Je trouve sous ma main gauche mes lunettes (c'est cool, elle ne sont pas tombées dans l'eau) et PAN, je me reprends un autre pain... et encore un... et encore un... Ça n'arrêta pas, ce type avait un sacré rythme et je n'arrivais pas à récupérer mes esprits entre chaque pain. Kazuko, qui était resté dans la cabine, en hurle de peur. Les 2 autres gars, essayent aussi de monter mais ils sont trop lourds et on a failli chavirer... Ce qui les fit tomber dans l'eau. Mon bateau Kuda Kuja se défend finalement bien mieux que moi.
Je me reprends un pain et après, sous l'appel des 2 autres, mon bastonneur du nom de "Nico" me laisse finalement en paix. Ensuite, alors que j'étais assis dans le cockpit en train de répéter "J'y crois pas", Kazuko vit mon visage en sang avec l'arcade explosée. Allez, on lève l'ancre, on va au port de Calvi direction les urgences. Un grand merci au chirurgien Alain-Charles Astolfi (Je suppose qu'il ne m'en voudra pas de citer son nom) pour le magnifique travail qu'il fit sur mon arcade et ma paupière inférieure à 2 ou 3 heures du mat.
Aujourd'hui, je n'ai plus aucune marque physique de cette agression.

Si ma mémoire est exacte, nous sommes le 04 octobre et grâce à ses petites roues, nous mettons Kuda Kuja dans le ferry qui nous ramène d'Ile Rousse à Nice.

Ci-dessous: Si vous regardez bien presque au milieu de la photo, la petite tache blanche un peu au dessus du palmier... C'est Kuda Kuja dans sa "base arrière": L'ile de St Marguerite en face de cannes où nous y passerons tranquillement le reste de la saison.

Et voilà, il est temps de remettre kuda Kuja au garage et de repartir travailler aux Maldives.